vendredi 19 décembre 2014

Attape-moi!: ode à l'amitié

Photo: Benoit Lemay
Flip FabriQue avait séduit le public lors de l'édition 2013 du Festival Complètement Cirque et on comprend aisément comment une telle proposition s'inscrivait alors parfaitement dans la programmation du festival. Après tout, l'histoire se déroule en été, alors que six amis se retrouvent dans un chalet qu'ils ont fréquenté jadis, après s'être perdus de vue pendant une dizaine d'année.

La complicité entre les membres du groupe - qui jouent leurs propres rôles, comme le font souvent leurs comparses des Sept doigts de la main - est perceptible. On sent combien l'assemblage du spectacle a dû se faire dans la joie et l'expérimentation la plus ludique, les forces de chacun permettant à un tout cohérent de se dessiner. Chacun peut selon les segments se retrouver base, musicien, collègue jongleur, élément comique ou soliste.

Photo: Benoit Lemay
Le spectateur vivra des émotions multiples, de l'incrédulité par rapport à certaines séquences de diabolo à deux  (pourtant pas l'appareil le plus spectaculaire habituellement) à un ébahissement mâtiné de vertige devant le spectaculaire numéro final de trampomur, en passant par l'émerveillement le plus pur, avec le numéro de sangles à la forte charge poétique d'Hugo Ouellet Côté sur le hit mélancolique de Patrick Watson, l'album de photos que les amis feuillettent devenant ici nouvel accessoire. (La puissance de ce moment affadit malheureusement le numéro de cerceau aérien de Jade Dussault, très réussi pourtant, qui se lit comme un écho un peu plus tard dans le spectacle.) On rira ferme aussi, que ce soit lors du concours de popsicles ou des glissades et pyramides réalisées avec les six énormes ballons rouges d'exercice sur l'endiablé Copacabana.

L'esthétique du spectacle se veut entre BD déjantée et hip-hop assumé et la musique (presque entièrement anglophone) reflète ce choix. On annonce un spectacle pour la famille, mais je me suis demandée à quelques reprises si les plus jeunes sauraient saisir certaines des références culturelles (ou même musicales). Sans que l'on aborde des sujets difficiles (contrairement à Méandre par exemple, présenté en début de saison), on peut quand même avancer que le spectacle plaira sans doute plus aux préadolescents et adolescents - et à leurs parents qui revivront certains étés de leur jeunesse - qu'aux très jeunes.

Une chose est certaine: à aucun moment, on n'aura envie de bouder son plaisir. Attrape-moi! pourrait se révéler le parfait antidote à la grisaille ou aux multiples partys de famille,

À la TOHU jusqu'au 3 janvier.

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